Schémas relationnels : comprendre leurs impacts et s’en libérer
Par Roselyne Reybaud
TEMPS DE LECTURE : 7 minutesLes schémas relationnels influencent communication et comportements. Il en existe cinq principaux types. Façonnés dans l’enfance, ils déterminent les mécanismes de réponse tout au long de la vie. Lorsqu’ils sont dysfonctionnels, ils créent des difficultés sociales pouvant avoir un impact négatif tant sur le plan de l’épanouissement personnel que sur celui de l’évolution professionnelle. Prendre conscience de ces schémas, et de leurs origines, offre la possibilité de les déconstruire pour mieux s’en affranchir.
Qu’est-ce qu’un schéma relationnel ?
Un schéma relationnel est une règle de fonctionnement des relations interpersonnelles propre à chaque individu. Il correspond à des modèles cognitifs profondément enracinés et qui structurent les réponses émotionnelles et comportementales dans une situation donnée. Il est parfois nommé « schéma d’attachement » ou « système relationnel ». Ce concept a été développé à la fin des années 1970, par Gilles Gendreau, et s’inspire des courants de pensée humanistes. Le schéma relationnel fait partie du savoir-être d’une personne.
Reconnaître un schéma, c’est faire le premier pas vers une liberté relationnelle que l’on croyait impossible
Comment se forment les schémas relationnels ?
Les schémas relationnels se construisent dès l’enfance. Ils sont élaborés à partir des premières expériences vécues. Les relations développées avec chaque parent, mais également le fonctionnement du couple parental et les relations au sein de la fratrie, structurent des croyances et bâtissent ces schémas. Ces modèles sont liés, par ailleurs, aux capacités et aux besoins émotionnels propres à chacun. Ce processus se joue de manière totalement inconsciente et les schémas de pensées s’inscrivent profondément. En prendre conscience, et plus encore les modifier, demande un important travail d’introspection.
Quels sont les principaux types de schémas relationnels ?
Le schéma relationnel de dépendance émotionnelle
Dans un schéma dysfonctionnel de dépendance émotionnelle, une personne cherche constamment du soutien et la validation systématique de ses choix par son entourage. Elle est dépendante des autres, pense qu’elle est incapable de se débrouiller seule et éprouve une grande anxiété vis-à-vis de la séparation. Ce mode de fonctionnement prend naissance dans un environnement où l’enfant est surprotégé ou, à l’inverse, dans une famille où il doit solliciter continuellement l’attention de ses parents pour obtenir de l’amour. Une fois adulte, la personne montre des difficultés à prendre des décisions, à s’affirmer ou à s’opposer par peur de décevoir et de se retrouver seule.
Le schéma relationnel d’abandon et de rejet
Les individus qui présentent un schéma relationnel d’abandon et de rejet ont la certitude de ne pouvoir compter que sur elles-mêmes, car, tôt ou tard, les personnes de leur entourage finiront par les quitter. Parents absents ou indisponibles physiquement comme mentalement, séparation brutale pendant l’enfance sont à l’origine de ce schéma. Ces sujets construisent alors des relations chaotiques, dans lesquelles ils cherchent, de manière inconsciente, à faire fuir leur entourage par un comportement excessif (jalousie, colère, possession) destiné à renforcer ce schéma de pensée.
Le schéma relationnel de soumission ou d’auto-sacrifice
Ce système de fonctionnement est celui de toutes les personnes qui font passer les besoins de leur entourage avant leurs propres désirs. Il trouve son origine dans une éducation autoritaire dans laquelle l’enfant se doit d’être obéissant pour être accepté, où ses tentatives d’affirmation ont abouti à un rejet, mais aussi au sein de familles dans lesquelles la serviabilité est valorisée à outrance. Les personnes correspondant à ce profil ne savent pas dire non, craignent le conflit et se sentent responsables du bonheur des autres. Elles s’épuisent tant professionnellement que dans la gestion de leur vie familiale et sont les premières victimes de burn-out. Elles constituent des proies de choix pour les personnes dominantes et manipulatrices.
Le schéma relationnel de contrôle et de domination
Une personne qui fonctionne selon un schéma relationnel de contrôle et de domination montre un besoin constant de tout maîtriser. Elle établit des stratégies pour diriger les émotions et les comportements de son entourage. Intimidations, autoritarisme et critiques sont ses armes quotidiennes. Cette personne n’accorde aucune confiance aux autres. La racine de ce comportement se trouve dans une éducation instable, où l’enfant a dû apprendre très tôt à contrôler les choses pour se mettre en sécurité, ou, au contraire, dans une éducation très rigide qui lui a donné le sentiment qu’il fallait dominer pour ne pas subir.
Le schéma relationnel d’évitement et de repli
Pour les personnes qui souffrent d’un schéma relationnel d’évitement et de repli, les interactions sociales sont source d’inconfort et de danger. Elles se coupent alors du monde pour se protéger. Ces sujets ont du mal à écouter leurs émotions et à les laisser s’exprimer. Ils sont issus de familles dans lesquelles on n’affiche pas et ne partage pas ses états d’âme. Il en résulte des adultes froids et distants, qui se sentent mal à l’aise en société. Ainsi, ils ne construisent pas de relation profonde et éprouvent un sentiment de vide.
Comment identifier ses propres schémas relationnels ?
Identifier ses propres schémas relationnels nécessite de mettre en place un véritable travail d’introspection. La 1ʳᵉ étape consiste à identifier les schémas répétitifs dans sa vie personnelle ou professionnelle. Une attention particulière est portée aux situations désagréables qui se reproduisent régulièrement (licenciement, rupture, disputes…), ainsi qu’aux réponses qui leur sont données. Quelles sont les pensées sous-jacentes dans ces moments-là ? Peur du rejet, besoin de contrôle ou de l’assentiment des autres, chaque croyance révèle les schémas qui se jouent. Les émotions ressenties, lorsqu’elles sont disproportionnées, doivent minutieusement être examinées. Parallèlement, un regard sur l’enfance est nécessaire pour déterminer l’origine du mécanisme. L’analyse des modèles relationnels parentaux, entre parents et enfants et au sein de la fratrie, fournit de précieuses informations. La réalisation d’un questionnaire des schémas de Young peut faciliter la prise de conscience. L’accompagnement par un professionnel, formé dans une école spécialisée, peut s’avérer essentiel pour identifier ses propres schémas relationnels.
Reconnaître un schéma, c’est faire le premier pas vers une liberté relationnelle que l’on croyait impossible
Quels impacts des schémas relationnels sur notre quotidien ?
Les schémas relationnels conditionnent les réponses apportées à une situation. Ils peuvent entraver ou dégrader les relations amicales ou professionnelles, limiter l’épanouissement personnel ou engendrer des difficultés d’adaptation dans la vie quotidienne. Les personnes qui en souffrent peuvent éprouver des angoisses, un sentiment de solitude, de la colère, une fatigue chronique… Par ailleurs, ces schémas étant répétitifs, ils donnent à la personne une impression de fatalité. Pour elle, il n’existe pas d’autre issue.
Une personne avec un schéma relationnel d’évitement et de repli montrera des difficultés à construire une vie sociale et se retrouvera isolée. Une autre, victime d’un schéma relationnel de soumission, s’épuisera en essayant de combler les besoins de son entourage.
Comment se libérer des schémas relationnels limitants ?
Se libérer de ses schémas relationnels est un processus long et progressif. Pour y parvenir, il est nécessaire de se déprogrammer, puis d’intégrer un nouveau schéma de pensée. L’accompagnement par un maître praticien en PNL peut faciliter ce travail. Après avoir pris conscience de son schéma, la personne va devoir, peu à peu, changer ses croyances profondes et ses comportements en pratiquant des exercices. Cette évolution exige une réelle motivation et un engagement volontaire de sa part. Il s’agit d’un travail de fond sur des mécanismes jusqu’alors inconscients.
Quels outils pour transformer ses schémas relationnels ?
Changer un schéma relationnel, ce n’est pas devenir quelqu’un d’autre, c’est enfin redevenir soi-même
La PNL pour déconstruire les automatismes relationnels
La programmation neuro-linguistique (PNL) recherche le fonctionnement optimal de l’esprit. Elle constitue une méthode parfaite pour maximiser le potentiel des individus. Grâce à elle, il est possible de travailler sur la modification des croyances et des perceptions limitatives. Le praticien en PNL accompagne son client dans l’exploration de nouvelles façons d’appréhender une situation. Il l’aide à remettre en question, puis à remodeler, ses croyances. Dans le cas des schémas relationnels, la PNL va permettre de prendre conscience de ces automatismes toxiques et de les déconstruire. Le praticien va ensuite encourager son client à créer progressivement de nouveaux schémas qui ne seront plus restrictifs.
La méditation et la pleine conscience pour observer ses réactions
La méditation et la pleine conscience offrent le recul nécessaire pour observer ses réactions dans une situation donnée. Dans un processus d’identification des schémas relationnels, ces techniques constituent des supports pratiques pour le travail d’introspection. Pendant un exercice en pleine conscience, la personne va accueillir ses émotions sans les juger, prendre le temps d’analyser ce qui les a déclenchées et ce qu’elles suscitent. L’objectif est de comprendre, ressentir et sortir de la réponse automatique.
Le travail sur l’estime de soi et l’affirmation
Les schémas relationnels dysfonctionnels traduisent un manque de confiance en ses capacités et une estime de soi dégradée. Pour sortir de ces systèmes négatifs, un travail sur l’affirmation et la valorisation est nécessaire. Il va permettre de construire des relations équilibrées et respectueuses. La personne va prendre conscience de sa valeur et apprendre à poser des limites, tout en développant un mode de communication sain. Elle sera en mesure de dire « non » pour se protéger et d’exprimer ses désirs sans peur du jugement des autres ni culpabilité.
Note : Cette technique n’est pas une pratique médicale et ne saurait remplacer une consultation auprès d’un professionnel de santé.
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FAQ
Peut-on complètement se débarrasser d’un schéma relationnel ?
Il est tout à fait possible de se débarrasser d’un schéma relationnel avec de la motivation et un réel engagement dans le travail de reprogrammation.
Les schémas relationnels changent-ils avec l’âge ?
Les schémas relationnels se construisent dans l’enfance et peuvent évoluer pendant l’adolescence. À l’âge adulte, ils sont bien établis et se renforcent si la personne les répète continuellement, ou s’affaiblissent, voire disparaissent, si cette dernière entreprend un travail pour y remédier.
Peut-on avoir plusieurs schémas relationnels en même temps ?
Certains schémas se complètent, comme la dépendance émotionnelle et le rejet, ou l’évitement et la peur de l’abandon. Ainsi, plusieurs schémas peuvent s’exprimer simultanément chez une même personne.
Comment savoir si un schéma relationnel est toxique ?
Dès lors qu’un schéma relationnel entrave l’épanouissement et limite l’expression du plein potentiel d’une personne, il peut être considéré comme toxique.
Qu’est-ce que le triangle de Karpman ?
Développé par Stephen Karpman dans les années 1960, ce concept décrit une dynamique des relations humaines dans laquelle on retrouve trois acteurs : la victime, le persécuteur et le sauveur. La victime subit une situation et se sent incomprise, le persécuteur impose son autorité et sa vision des choses, tandis que le sauveur essaie d’aider la victime sans qu’elle n’en ait fait la demande. Chaque personne peut changer de rôle au cours d’un échange. Dans ce mode de fonctionnement, la résolution de problèmes est impossible. La communication non violente est une solution pour contourner le triangle de Karpman.
La thérapie est-elle nécessaire pour changer un schéma relationnel ?
Les schémas relationnels sont des mécanismes inconscients profondément ancrés. L’accompagnement par un thérapeute, par exemple un technicien PNL, facilite la prise de conscience et la reconstruction de nouveaux schémas de pensée.






