VAK : techniques pour s’adapter aux différents styles d’apprentissage

Pourquoi certaines personnes retiennent-elles mieux une information en l’observant, tandis que d’autres ont besoin de l’entendre ou de l’expérimenter ? Le modèle VAK (visuel, auditif, kinesthésique) met en évidence ces différences d’apprentissage. Comprendre ces profils permet d’adapter les méthodes pédagogiques et de maximiser l’assimilation des connaissances. Voici comment identifier et utiliser ces styles pour un apprentissage plus efficace.

Qu’est-ce que le modèle VAK ?

Le modèle VAK est une approche qui décrit les différentes façons dont les individus assimilent l’information en fonction de leur canal sensoriel dominant. Développé dans les années 1970 par Neil Fleming, il identifie trois principaux styles d’apprentissage :

• Visuel : mémorise plus facilement grâce aux images, schémas et textes écrits.
• Auditif : comprend mieux en écoutant et en répétant les informations à voix haute.
• Kinesthésique : apprend par l’expérience, en manipulant ou en bougeant.

En réalité, le modèle complet VAKOG inclut également l’olfactif et le gustatif, correspondant aux cinq sens qui façonnent notre perception du monde.

Ce modèle est largement utilisé dans l’éducation, la formation professionnelle et le développement personnel. Il aide à mieux transmettre les connaissances et à adapter la communication selon les besoins de chacun. Il peut également être utile pour résoudre un problème, s’épanouir dans son travail, ou encore explorer de nouvelles passions.

Prenons un exemple : 

Trois élèves assistent à un cours d’une formation en PNL : 

• Emma, apprenante visuelle, est captivée par le diaporama projeté par le formateur. 
• Lucas, apprenant auditif, retient particulièrement une anecdote racontée par le maître praticien PNL.
• Sophie, apprenante kinesthésique, ne peut s’empêcher de griffonner des mots-clés pour organiser ses pensées. 

Cet exemple montre que, face à une même information, chacun a une manière différente de l’intégrer.

Bien que le modèle VAK soit largement utilisé, il reste controversé sur le plan scientifique. Certaines études en neurosciences[1] remettent en question sa validité, et 90 % des participants à une recherche ont rejeté son fondement après en avoir été informés. Pourtant, un tiers d’entre eux continuent de l’appliquer, convaincus par leur expérience.

D’autres approches, comme le modèle de Kolb ou les 7 profils d’apprentissage, offrent une vision plus approfondie des styles d’apprentissage.

Quels sont les trois types d’apprentissage selon le modèle VAK ?

Apprenant visuel : comment fonctionne-t-il ?

L’apprenant visuel assimile l’information principalement par la vue. Il retient plus facilement les textes, images, schémas et vidéos que les explications orales. Ce type d’apprenant privilégie les cartes mentales, les graphiques et les mises en page colorées pour organiser ses idées. Il prend souvent des notes détaillées et apprécie les supports visuels dans les présentations.

Les personnes à dominante visuelle pensent en images et utilisent fréquemment des expressions comme « je vois ce que tu veux dire ». Elles sont sensibles aux couleurs, aux formes et à l’harmonie visuelle de leur environnement.

Apprenant auditif : comment perçoit-il l’information ?

L’apprenant auditif assimile l’information principalement par l’écoute. Il retient mieux ce qu’il entend que ce qu’il lit, et préfère les explications orales aux supports écrits. Discussions, podcasts et enregistrements audio sont ses outils privilégiés. 

Il a tendance à répéter les informations à voix haute pour mieux les mémoriser et aime expliquer aux autres pour renforcer sa compréhension. Sensible aux sons et aux intonations, il accorde une grande importance à la voix et à la clarté du discours. Il utilise souvent des expressions comme « j’entends ce que tu dis ».

Apprenant kinesthésique : quel est son mode d’apprentissage ?

L’apprenant kinesthésique assimile mieux l’information en étant actif. Il a besoin de manipuler, expérimenter ou bouger pour comprendre et mémoriser. Les expériences pratiques, les jeux de rôle et les mises en situation lui permettent d’apprendre plus efficacement. 

Par exemple, pour apprendre à compter, un enfant comprendra mieux en manipulant des cubes plutôt qu’en regardant un tableau, un principe largement utilisé en pédagogie Montessori. 

Sensible aux sensations et aux mouvements, il retient davantage ce qu’il vit physiquement. Dans sa communication verbale, il utilise souvent des expressions liées au ressenti, comme « je le sens bien ».

Comment identifier son canal sensoriel dominant ?

Pour identifier son canal sensoriel dominant, plusieurs méthodes existent. Un test VAK[2] peut être utile, mais il est aussi possible d’analyser son langage et sa communication non verbale :

• À travers le discours : les mots employés révèlent souvent une dominante sensorielle. Par exemple, une personne visuelle dira : « je vois ce que tu veux dire », tandis qu’un profil auditif dira : « j’entends bien ton point de vue ». Un kinesthésique privilégiera des expressions comme « je ressens que c’est la bonne décision ».
• À travers le comportement : lorsqu’une personne découvre un objet, un visuel remarquera ses couleurs et sa forme, un auditif sera attentif aux sons qu’il produit, tandis qu’un kinesthésique voudra le toucher.
• À travers les mouvements oculaires : les yeux bougent en fonction du canal dominant. Une personne visuelle regarde souvent vers le haut, un auditif vers les côtés ou en bas à gauche, et un kinesthésique vers le bas à droite.

Quelles techniques pour s’adapter aux différents styles d’apprentissage ?

Techniques pour les apprenants visuels

Les apprenants visuels retiennent mieux l’information lorsqu’elle est présentée sous une forme graphique et structurée. 

Différentes stratégies peuvent être mises en place :

• Utiliser des supports visuels comme des schémas, cartes mentales et infographies pour organiser les concepts,
• Surligner ou coder en couleur les éléments importants dans un texte pour faciliter la différenciation des notions clés,
• Intégrer des vidéos pédagogiques et animations pour illustrer les explications de manière dynamique,
• Présenter les informations sous forme de tableaux ou de listes hiérarchisées afin de structurer le processus d’apprentissage,
• Favoriser un environnement visuellement ordonné pour éviter les distractions et renforcer la concentration.

Techniques pour les apprenants auditifs

Les apprenants auditifs privilégient la parole et les sons pour comprendre et mémoriser une information. 

Voici les stratégies à privilégier :

• Intégrer des supports audio, comme des podcasts ou des enregistrements de cours pour faciliter l’assimilation.
• Encourager la répétition à voix haute afin de mieux ancrer les notions.
• Favoriser les échanges verbaux à travers des discussions, débats ou mises en situation.
• Utiliser des moyens mnémotechniques sonores comme des rimes ou des chansons pour retenir des informations clés.
• Proposer un fond musical doux (sans paroles) pour accompagner l’apprentissage.
• Soigner la diction et l’intonation, car la qualité du discours influence fortement leur compréhension.

Techniques pour les apprenants kinesthésiques

L’apprentissage des personnes kinesthésiques repose sur l’action et l’expérimentation. 

Voici quelques conseils : 

• Intégrer des jeux de rôle et des simulations pour rendre l’apprentissage plus interactif.
• Manipuler des objets physiques pour illustrer des concepts abstraits.
• Encourager l’étude en mouvement, comme réciter ses cours en marchant ou écrire sur un tableau.
• Privilégier les expériences pratiques et les mises en situation pour renforcer l’assimilation.
• Associer des émotions ou des sensations aux notions apprises, pour une meilleure rétention. Cette technique rejoint le principe de l’ancrage en PNL, qui permet d’associer un état interne à un stimulus précis pour renforcer l’apprentissage.
• Structurer l’espace d’apprentissage en répartissant les notes dans différentes zones, créant ainsi un parcours dynamique pour retenir l’information.

Bon à savoir 
Il est préférable de favoriser un apprentissage multisensoriel plutôt qu’une approche unisensorielle, car cela améliore la mémorisation et la compréhension, comme l’a démontré l’étude de Seitz, Kim & Shams (2006)[3].

Note : Cette technique n’est pas une pratique médicale et ne saurait remplacer une consultation auprès d’un professionnel de santé.

Sources : 

[1]https://cfrps.unistra.fr/fileadmin/uploads/websites/cfrps/Pauses_pedagogiques/2021_octobre/006-001-005_RousseauetBrabant-Beaulieu__1_.pdf

[2] https://vakog.net/wp-content/uploads/Test-VAK-ac-lyon-EricGaspard.pdf
[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16860741/

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