12 clés pour développer une communication non verbale
Par Roselyne Reybaud
TEMPS DE LECTURE : 6 minutesLa communication ne se limite pas aux mots. Lors d’un échange, le corps, le regard, la voix ou encore les gestes transmettent une multitude d’informations souvent inconscientes et pourtant déterminantes. Ce langage silencieux, appelé communication non verbale, joue un rôle clé dans la qualité des interactions, qu’elles soient personnelles ou professionnelles. Maîtriser ces codes et développer une communication non verbale positive permettent de mieux comprendre son interlocuteur, d’ajuster sa posture en toutes circonstances, mais également de renforcer l’impact des mots.
93 % de notre communication passe par le non verbal.
Un regard, une posture, un silence… tout parle.
Maîtriser ce langage, c’est gagner en impact.
Pourquoi la communication non verbale est-elle si importante ?
Lors d’un échange, la communication peut revêtir deux formes : verbale, au travers des mots, et non verbale, par les gestes, les intonations ou les expressions du visage. Selon la règle des 3V élaborée par Albert Mehrabian, psychologue américain connu pour ses travaux sur les messages verbaux et non verbaux, 93 % de la communication entre deux personnes n’aurait pas recours à la parole. Bien que cette règle s’applique spécifiquement à l’expression des sentiments, le langage corporel possède clairement une influence majeure sur la perception des interlocuteurs. Au-delà des mots prononcés, une posture peut trahir la nervosité, le ton d’une phrase transmet de l’émotion, le regard rassure ou inquiète. Le message verbal est alors renforcé ou, au contraire, altéré. La communication non verbale est un aspect fondamental dans les interactions entre individus. Elle permet de délivrer des informations subtiles et complexes.
Quels sont les 4 types de communication non verbale ?
Quatre principaux types de communication non verbale peuvent être distingués : la kinésique, la proxémique, l’iconologie et la non-communication. Les gestes, les postures, le regard et les expressions du visage entrent dans la communication kinésique. Les bras croisés vont manifester une volonté de ne pas s’ouvrir aux autres, un dos voûté symbolise un manque de motivation, des yeux grands ouverts expriment la surprise, etc. De son côté, la proxémique analyse l’espace entre les interlocuteurs. Cette distance traduit le degré d’intimité et les intentions de chacun. Elle doit être adaptée au contexte. L’iconologie étudie, quant à elle, l’image renvoyée par une personne. L’apparence possède une grande importance, notamment lors du premier contact. Vêtements, coiffure, maquillage donnent, en effet, de nombreuses indications sur la personnalité ou l’humeur d’un individu. Pour finir, la non-communication prend en compte tous les actes qui ont empêché l’échange : retard, absence, dérobade… Cet aspect apporte des éléments intéressants pour comprendre l’état d’esprit d’un interlocuteur.
Le corps ne ment jamais.
Vos gestes trahissent ce que vos mots ne disent pas.
Aligner parole et posture, c’est convaincre sans forcer.
1. Adopter une posture ouverte et engagée
La manière de s’exprimer avec son corps impacte significativement la perception d’un interlocuteur. Adopter une posture accessible et engagée implique, pour commencer, de se tenir droit. Il est ensuite conseillé de déployer des gestes qui facilitent la communication. Les bras sont ouverts et le dos est redressé pour refléter la confiance en soi et la sincérité dans la relation à l’autre.
2. Utiliser le regard pour capter et maintenir l’attention
Le maintien d’un contact visuel montre l’intérêt pour la conversation et rassure sur la franchise des échanges. Cependant, le regard ne doit pas être trop appuyé, au risque de mettre mal à l’aise son interlocuteur. Il doit rester empreint de curiosité et de bienveillance afin d’encourager la poursuite de la discussion. En outre, les yeux sont le miroir de l’âme. On peut y lire les émotions qui agitent l’esprit sans qu’elles soient verbalisées.
3. Moduler sa voix pour renforcer son message
Moduler sa voix implique, dans un premier temps, de contrôler sa respiration pour stabiliser le débit de parole. Le rythme doit refléter le calme et l’assurance. Il doit être suffisant pour ne pas endormir l’assemblée, sans être trop rapide et donner une impression de nervosité. Ensuite, l’intonation va capter l’attention et la retenir. Le ton, solennel, enjoué ou engageant, s’adapte au public et à l’objectif de la communication. Enfin, le volume est ajusté à l’environnement et au contexte. Faire varier le volume de sa voix est un excellent moyen de conserver l’intérêt de son auditoire.
4. Accompagner son discours de gestes expressifs et naturels
Une gestuelle ouverte et décontractée, des mouvements lents et contrôlés rassurent. Ils témoignent d’une personne confiante et posée. La gestuelle traduit les émotions. Parallèlement, un geste expressif et naturel placé au bon moment vient appuyer des propos, leur donner du relief. La posture physique lors d’un discours aide à faire passer un message et symbolise un état d’esprit. Pour la dompter, et se débarrasser de comportements automatiques qui peuvent nuire à l’objectif, l’idéal est de s’entraîner.
5. Maîtriser ses expressions faciales pour transmettre la bonne émotion
De la colère, une surprise, de la tristesse, aussitôt une expression faciale reflétant l’émotion ressentie se dessine sur le visage. S’il est parfois difficile de la contrôler, savoir la maîtriser dans certaines circonstances peut s’avérer bien utile. En effet, adaptées au message à transmettre, les expressions faciales le renforcent. Parallèlement, elles favorisent ou restreignent les interactions. Elles ne doivent jamais être accentuées ou forcées, au risque de paraître fausses et d’être perçues négativement.
6. Respecter l’espace personnel pour éviter un malaise involontaire
La communication non verbale inclut la notion d’espace personnel. La distance nécessaire entre les individus doit permettre à chacun de ne pas se sentir envahi par la présence de l’autre. Cette distance est très différente dans un cadre privé et professionnel. Le contact physique, par exemple, est évité dans la sphère professionnelle en dehors de la poignée de main. Trop proche, une personne peut donner l’impression de vouloir dominer son interlocuteur.
7. Observer et décrypter les signaux d’inconfort pour mieux s’adapter
Bras croisés, jambes qui bougent, regard fuyant… Ces signaux peuvent indiquer un malaise, un désaccord ou un manque d’intérêt chez un interlocuteur. Cet inconfort peut limiter sa concentration et compromettre la délivrance du message. En les identifiant, l’attitude ou le discours peuvent être modulés. Il est ainsi possible de le rassurer ou de remobiliser son attention.
8. Ajuster son langage corporel pour créer un climat de confiance
Certaines attitudes, comme une posture détendue, un ton chaleureux ou des gestes modérés, favorisent un climat serein. En miroir, l’interlocuteur se sent alors plus à l’aise et en confiance.
9. Utiliser le silence comme un levier d’écoute et d’influence
Bien utilisé, le silence montre l’écoute active et possède l’immense avantage de laisser à un interlocuteur le temps de la réflexion. Les psychologues y ont recours en séance pour encourager les personnes à parler. Il permet parallèlement d’amplifier l’impact d’un propos. Il peut être employé pour désamorcer un conflit en évitant la surréaction.
10. Adapter son langage corporel selon l’interlocuteur et l’environnement
Observer l’attitude de son interlocuteur, s’adapter au contexte et à sa culture, évite les erreurs de posture préjudiciables à une communication efficace. En réunion formelle, en entretien individuel ou en conversation amicale, les codes changent. Le langage, qu’il soit verbal ou non verbal, doit être ajusté. Distance, ton, regard, geste… tout a son importance.
11. Pratiquer l’observation active pour affiner sa perception du non verbal
Développer une écoute non verbale consiste à s’entraîner à repérer les signaux, les micro-expressions ou les changements de posture. Par cette observation attentive, il devient possible de décrypter les intentions réelles d’un interlocuteur. Une formation permet d’assimiler les bases. Cependant, une pratique régulière est nécessaire pour manier cet outil avec aisance.
12. Expérimenter et ajuster son propre langage corporel
En s’observant dans un miroir ou sur une vidéo, il est possible de modifier son langage corporel. Tics verbaux, mimiques, mouvements nerveux… peuvent être éliminés et remplacés par une gestuelle inspirant la confiance. Parallèlement, lors d’entretiens ou de réunions, tester des attitudes, tout en examinant les réactions de son auditoire, permet d’en comprendre l’impact pour mieux les ajuster.
Note : Cette technique n’est pas une pratique médicale et ne saurait remplacer une consultation auprès d’un professionnel de santé.
Observer, ajuster, influencer.
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FAQ
Comment détecter un mensonge à travers la communication non verbale ?
Nervosité, regard fuyant et incohérences entre la gestuelle et la parole sont des signes observables chez une personne qui ment.
Quels sont les signaux corporels qui trahissent une émotion refoulée ?
Une gestuelle fermée, des expressions faciales figées ou mal adaptées, ou une posture défensive trahissent une émotion refoulée.
Quels sont les biais qui influencent notre perception du langage corporel ?
La culture, l’éducation ou des biais psychologiques peuvent influencer notre perception du langage corporel. Un même geste peut avoir une signification différente selon le contexte ou l’observateur.
Pourquoi certaines personnes sont-elles plus expressives que d’autres ?
La personnalité, l’éducation reçue, la culture ou encore l’environnement émotionnel font que certaines personnes ont un langage corporel naturellement très riche. Pour d’autres, il se développe avec l’expérience ou par le biais d’une formation.
Quelles différences entre communication non verbale et communication non violente ?
La communication non verbale désigne les signaux physiques (posture, expressions faciales, gestes…) qui accompagnent la parole. La communication non violente ou CNV, quant à elle, est une méthode d’expression bienveillante fondée sur l’écoute, l’observation et l’expression des besoins.
Comment se former à la communication non verbale ?
Les formations en PNL incluent des modules portant sur la communication non verbale.






